Petite Poucette : ce que Paul en retient

Petite Poucette, un beau livre de Michel Serres que je vous invite ici à découvrir à travers ce que j’en ai retenu, à savoir une prise de recul pour observer d’un oeil macroscopique et critique la mutation des usages qui bouleverse notre monde actuellement…

 

Petite poucette
Petite Poucette, Michel SERRES

 

L’usager au centre de ?

Michel Serres, historien, philosophe des sciences et homme de lettres, nous offre, par son livre Petite Poucette, l’opportunité de prendre une bonne dose d’oxygène en suivant le voyage de cette héroïne à travers notre société. Dans l’optique de replacer l’humain au cœur de notre mode de pensée, de faire, de concevoir, il me paraît essentiel de nous interroger sur la considération de sa singularité. Et c’est ce que m’a offert cette lecture.

Dans le personnage de Petite Poucette, peut se retrouver chaque lecteur, ce qui la rend « anonyme certes mais individuée ». L’essentiel et la difficulté dans le travail de la fonte et de la refonte d’usages réside aujourd’hui dans cette relation aux autres : la société est pourvue de plusieurs individus mais il est important de garder en tête l’appropriation par un individu de ces usages.

 

Mieux écouter pour mieux comprendre la société

La société ne pose pas un cadre fixe d’usages dans lesquels chaque individu DOIT s’y retrouver. Les bordures de cet ensemble, faites par des individus différents, sont en perpétuelle mutation. La société se construit sur ces individualités à travers les problématiques sociétales qui traversent les générations. Ce parallèle historique, invite, par la prise de recul temporelle et spatiale à PENSER en remettant en question ces fonctionnements pour FAIRE, en proposant de nouveaux usages et générer des idées par et pour les usagers.

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Gustave Doré – Gravure estampe Le petit Poucet

Quand on propose un usage, on estime pour l’Autre. Si chaque solution est propre à chacun, nous pouvons lui proposer une méthode, un outil qui l’aide à prendre ce recul nécessaire pour co-générer des idées adaptées.

En prenant du recul, on remet en question nos a priori pour accompagner au mieux les usagers. L’immersion-terrain, relatée dans l’article de Clément, est un exemple de prise de recul concret qui aide à mieux comprendre les besoins des usagers.

 

En quête de renouveau 

La remise en question nous invite à nous réinventer pour accompagner au mieux ces besoins qui évoluent et tracer de nouveaux sentiers. La quête « d’améliorations du quotidien » s’inscrit dans une mutation de l’Homme par l’Homme.

« Toutes les facultés jadis internes à l’homme sont désormais concentrées sur l’ordinateur » (la faculté de chercher, la mémoire, l’imagination, la raison).

Michel Serres image cette évolution par « notre tête est jetée devant nous en cette boîte cognitive objectivée » (parlant de l’ordinateur) laissant de la place d’après l’auteur à plus « d’intuition novatrice et vivace ». Devient-on dépendant de ce que l’on a créé ? Le dernier clip de Moby “Are you lost in the world like me” pousse à l’extrême cette dépendance si la prise de recul ne se produit pas. A vous de sortir des sentiers déjà tracés pour découvrir et vous inspirer !

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Image extraite du clip “Are you lost in the world like me” de Moby

Ce que je retiens finalement de cette lecture de Petite Poucette ?

Qu’il est bon de reculer d’un pas pour mieux sauter !

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